Nouvelle étape en ce lendemain de Noël, nous prenons le Shinkansen pour Hiroshima. Quatre heures de transport nous attendent pour parcourir les 450 kilomètres depuis Kanazawa avec un transfert à Osaka.
Nous partons de Kanazawa sous la pluie, le mauvais temps semble être légion au Japon en ce moment.
Nous arrivons à Hiroshima en début d’après midi et sous le ciel gris. Nous déposons nos bagages à l’hôtel avant de repartir en direction du mémorial de la Paix.
Le mémorial est en pleine rénovation mais l’exhibition permanente est toujours accessible.
Jour par jour, heure par heure, le mémorial retrace l’explosion de la première bombe atomique.
A 8h15 précises, le 6 août 1945, « Little Boy » explose par surprise au dessus d’Hiroshima, tuant 70000 personnes sur le coup puis 70000 personnes dans les mois suivants suite aux effets des radiations libérées par la bombe.
Et même si les Japonais ont tué Josh Harnett à Pearl Harbor, il y a quand même peu de mots pour décrire l’atrocité commise par les Américains.
L’exposition se termine par l’échec du désarmement nucléaire dans le monde et les photos des blessures des enfants décédés des effets des radiations…autant vous dire que l’on ressort de là un peu chamboulés.
Nous continuons la visite par le parc du mémorial où plusieurs monuments sont érigés en mémoire des victimes de la bombe atomique.
Le parc nous mène jusqu’au A-bomb dôme, aussi connu sous le nom de Genbaku dôme.
Ce dôme, situé à 600 mètres de l’epicentre de l’explosion est le seul vestige visible à Hiroshima, faisant office de mémorial lui aussi. Ce dôme appartenait à l’origine au Hirsohima Prefectural Industrial Promotion Hall et a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996.
Pour terminer notre journée sur une note plus joyeuse, nous traversons la rue d’Hondori où nous achetons quelques souvenirs avant de terminer notre journée dans un restaurant très sympa. On y observe avec amusement les costards cravates s’enfiler des verres de Saké dans une ambiance de plus en plus joyeuse et bruyante.
De retour à notre hôtel, Tibo décide de tester les bains chauds de notre hôtel. Si tout ça peut nous paraître un peu étrange en tant que français, c’est une chose très commune de prendre des bains chauds tout nu pour les Japonais!
Moi, je me contente de la baignoire dans notre chambre. C’est le moment que choisit l’alarme incendie pour se déclencher…s’en suit une annonce en japonais incompréhensible. Je décide donc d’appeler la réception pour connaître les chances de finir dans un barbecue géant. « Sorry sorry miss, staff check, sorry sorry »…Me voilà bien avancée. Cinq minutes plus tard, une seconde annonce encore japonais…je rappelle la réception qui me gratifié d’un « ok ok miss » avant de me raccrocher au nez. Le mauvais anglais des japonais n’est vraiment pas un mythe!!!
Le lendemain matin, nous partons pour une excursion à Miyajima, située à 30 kilomètres d’Hiroshima. Cette destination nous a été chaudement recommandée par Sam et il faut dire que l’endroit mérite vraiment le détour.
Miyajima, dont le nom officiel est Itsukushima, est classée parmi les 3 plus beaux sites du Japon. Cette île au cœur de la Mer de Seto est célèbre pour son sanctuaire et son Torri flottant classés au patrimoine mondial de l’UNESCO.
En 806 le moine bouddhiste Kobo Daishi, de retour de Chine, s’arrête sur l’île de Miyajima et gravit le Mont Misen, ressentant alors la force spirituelle du lieu.
Nous partons pour une journée à la découverte des vestiges des 7 Merveilles du Mont Misen.
Après une petite heure de métro qui nous conduit au bord de la Mer, nous embarquons sur le ferry de Miyajama.
Dix minutes plus tard, nous arrivons au débarcadère de l’île.
L’île s’illustre par les daims sauvages qui se baladent à la recherche de nourriture ou de JR pass à grignoter. Comme d’habitude, Tibo sympathise avec la faune locale…


Nous commençons ensuite la visite du sanctuaire shito d’Itsukushima, caractérisé par sa couleur rouge vermillon.
Fondé en 593, le sanctuaire d’Itsukushima existe dans sa forme actuelle depuis 1168. La construction du sanctuaire, consistant en des structures sur pilotis et des pontons, est due au statut sacré de l’île. Les visiteurs n’avaient en effet pas le droit d’y mettre pied à terre ; ils devaient, en arrivant par bateau, passer sous le torri flottant et accoster sur les pontons. @wikipedia
Le sanctuaire est doté d’un torri depuis 1168, mais l’actuel ne date que de 1875. Il mesure 16 mètres de hauteur et possède quatre montants afin de lui donner plus de stabilité. On l’appelle aussi « la porte du Japon ».
Après cette visite, il est temps d’entreprendre la montée au Mont Misen. Une heure d’escaliers et cinq cents mètres de dénivelé plus tard, la randonnée du Daishoin nous mène au sommet sacré du Mont Misen.
Au mont Misen est attachée la légende des Sept Merveilles du Mont Misen qui résultent de l’entraînement du maître Kobo Daishi qui vivait sur cette montagne :
- le Feu Éternel : un feu que le maître a allumé et qui n’a cessé de brûler durant mille ans ;
- le Prunier du Bâton de Prière : quand le maître a laissé son bâton de prière, des racines sont apparues et un arbre a grandi ;
- le Rocher de la Marée : l’eau salée à l’intérieur du trou d’un rocher monte et redescend selon la marée ;
- le Rocher Mandala : des écritures gravées sur un rocher grâce au talent calligraphique du maître ;
- le Son des Battants de bois : un bruit non localisable qui viendrait des battants d’un lutin qui vit au Mont Misen ;
- le Cerisier de la Rosée : même les jours ensoleillés, on peut y voir la rosée comme s’il avait plu ;
- le Cèdre du Feu du Dragon : un arbre au sommet du Mont qui observe les mystérieuses boules de feu (appelées « le Feu du Dragon ») qui apparaissent sur la mer entourant Miyajima.
La redescente s’effectue en téléphérique pour moi ( pour préserver mon genou un peu faiblard) et à pied pour Tibo. Les paris sont ouverts pour savoir lequel de nous deux arrivera en premier au pied du Mont Misen…
A l’arrivée, je ne peux que m’incliner face à Tibo qui est arrivé 15mn avant moi ! (Mais je suis sûre qu’il a couru 😏)
Nous traversons ensuite le parc des Momiji, célèbre pour ses érables du Japon aux feuilles toutes en nuance de rouge lors de l’automne. Malheureusement, nous arrivons 15 jours en retard et les seuls vestiges sont des amas de feuilles marronnasses aux pieds des arbres. Mais même complètement décharné, le parc reste très joli, dans un pur style japonais.
Après une pause culinaire pour tester des beignets d’huîtres, nous poursuivons notre balade jusqu’au temple Senjokaku, aussi connu sous le nom de « Pavillon aux milles tatamis ». Juste à côté, se trouve la pagode Gojunoto avec ses cinq étages et son rouge vermillon. La structure de cette pagode est connue pour être une des seules à avoir résisté aux oscillations horizontales des typhons et tremblements de terre.
Nous terminons la journée dans la rue commerçante d’Omotesando. C’est ici que vous pourrez goûter les Momiji Manju et les meilleures huîtres du Japon !
Les Momiji Manju sont une spécialité de Miyajima. Il s’agit d’une pâtisserie en forme de feuille d’érable et fourrée à la pâte de haricots rouges.
Quand aux huîtres, j’ai bien évidemment passé mon tour 🤢 mais pas Tibo!
Fin de journée, nous retournons sur la terre ferme pour notre dernière nuit à Hiroshima. Demain nous partons pour Kyoto!